Page:Pere De Smet.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.

longuement du Kentucky et des chrétientés florissantes qu’il y avait fondées ; il leur décrivit l’état d’ignorance et de barbarie où languissaient les tribus indiennes de l’Ouest, Ensuite il leur parla de la Compagnie de Jésus, qui venait d’être rétablie par Pie VII, et qui comptait déjà aux États-Unis d’importantes maisons. Cet institut offrait aux jeunes gens une formation religieuse solide, une direction sûre, et les formes d’apostolat les plus variées.

Ses entretiens firent grande impression. Dès sa première visite, un bon nombre de séminaristes, entre autres Pierre-Jean De Smet, offrirent au missionnaire de le suivre en Amérique. Celui-ci voulut leur laisser le temps de la réflexion ; mais chacun semblait avoir déjà mûri son dessein[1]. Dans une lettre qu’il écrit à son père au moment de s’embarquer, le jeune De Smet parle « d’un projet depuis longtemps conçu »[2]. D’ailleurs l’avenir montrera que les jeunes apôtres n’ont pas obéi à un enthousiasme passager.

Après un sérieux examen, l’abbé Nerinckx accepta neuf de ces jeunes gens comme compagnons de voyage. Parmi les élèves du petit séminaire, Pierre-Jean De Smet et Josse Van Assche, de Saint-Amand-lez-Puers, furent seuls admis. Cinq étaient élèves du grand séminaire ; c’étaient Félix Verreydt, de Diest, François de Maillet, de Bruxelles, Jean-Baptiste Smedts, de Rotse-

  1. Un de ces jeunes gens, Josse Van Assche, s’était déjà offert à M. Nerinckx en 1817. Jugé trop jeune alors, il n’abandonna pas son projet. Bientôt il fit partager son désir à Jean Elet. Ce fut, paraît-il, leur exemple qui entraîna les autres. — Cf. The Saint-Louis Times, 27 juin 1877 ; Chittenden et Richardson, Father De Smet’s life and travels, p. 11.
  2. Lettre écrite de l’île de Texel, 7 août 1821.