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et humble, content d’être enseveli, lui et tout son savoir, parmi des hommes qui ignoraient même ce que c’est que le savoir »[1].

En 1817, Charles Nerinckx était revenu dans son pays pour y chercher des ressources et des ouvriers évangéliques. C’est le même souci qui le ramenait en Belgique en 1821. « Eh quoi ! disait-il, Napoléon a su trouver des millions d’hommes prêts à se sacrifier pour ravager les nations, et imposer au monde sa domination personnelle ; et moi, je ne trouverais pas quelques hommes de bonne volonté pour sauver des peuples et étendre le règne de Dieu»[2] !

Avant de quitter l’Amérique, il avait visité le collège des Jésuites à Georgetown. Le P. Antoine Kohlmann, alors supérieur du Maryland, lui avait demandé un bon renfort de novices belges.

L’abbé Nerinckx se prêtait volontiers à cette sorte de prosélytisme en faveur d’un ordre qu’il aimait. Déjà, en 1817, il avait conduit au noviciat cinq postulants[3]. Il devait être plus heureux encore lors de son second voyage.

Arrivé en Belgique, le missionnaire passa quelques jours à Malines, où il avait conservé de nombreux amis. Les séminaristes lui firent grand accueil, et écoutèrent ses récits avec un vif intérêt. Il leur parla de ces immenses contrées où, faute de prêtres, des milliers de catholiques oubliaient et abandonnaient leur Dieu ; il les entretint

  1. Cf. The life of Rev. Charles Nerinckx, by Rev. Camille Maes, Cincinnati, 1879.
  2. Eenen oogslag op den tegenwoordigen toestand der Roomsch Catholijke Religie in Noord-America, à la fin.
  3. C’étaient les PP. Van de Velde, Verheyen et Timmermans avec les FF.  De Smet et De Meyer.