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des Lacs. Une vingtaine de familles, de la tribu des Chaudières, n’avaient pu recevoir le baptême l’année précédente. Le P. De Smet s’arrêta pour les instruire. Quelques jours plus tard, toute la peuplade était devenue chrétienne.

Vers la fin de mai, il arriva au fort Colville. Les Indiens de Saint-Paul étaient là pour le recevoir et le conduire à la mission. Quelle joie de trouver la tribu entière instruite et baptisée par le P. Hoecken, et de célébrer la messe dans l’humble chapelle en bois bâtie par les sauvages !

Une autre consolation attendait notre voyageur : la rencontre du P. Nobili, l’apôtre de la Nouvelle-Calédonie.

Lui aussi a souffert. Obligé de suivre, de campement en campement, des tribus qui ne connaissent pas le repos, il a franchi, à travers la glace et la neige, des centaines de lieues. Pas d’autre nourriture, souvent, que la chair des chiens et des loups ; pas d’autre lit que la terre nue. Durant des mois, il a été réduit à vivre d’une sorte de mousse, mêlée à quelques misérables racines. De telles privations, endurées pour Dieu, n’ont point été inutiles. Partout, les Indiens ont reçu avec empressement le missionnaire, et présenté leurs enfants au baptême ; bon nombre d’adultes se sont convertis ; les lois du mariage sont respectées ; dans les villages qui ne possèdent pas encore de chapelle, se dresse déjà le signe du salut.

Avant de continuer son laborieux apostolat, le P. Nobili va prendre à Saint-Ignace quelques semaines de repos.

L’intention du P. De Smet était, nous l’avons vu, de se rendre à la même mission, pour passer de là chez les Pieds-Noirs. Le commandant du fort Colville lui offrit gracieusement le passage sur un bateau qui descendait