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découvrirait-il de nouvelles tribus, auxquelles il pourrait annoncer l’Évangile. Il n’aspirait à rien moins qu’à prendre possession, au nom de Jésus-Christ, de toute cette région, où le prêtre pénétrait pour la première fois.

Il partit à la fin d’août, quelques jours après avoir fondé la station de l’Immaculé-Cœur de Marie. Il était accompagné de deux guides, appartenant à la nation des Kootenais, et d’un troisième Indien, qui devait lui servir à la fois de chasseur et d’interprète.

Une année entière allait s’écouler avant qu’il rencontrât les Pieds-Noirs. Les péripéties de ce voyage achèveront de mettre en lumière son audacieuse initiative et sa persévérante énergie.

Le 4 septembre, le P. De Smet arrive aux sources du Columbia. Toujours saisi d’admiration en face des grands spectacles, il contemple les montagnes d’où le cours d’eau s’échappe, impétueux déjà et bouillonnant, pour devenir, dans sa course capricieuse, le plus dangereux des fleuves de l’Ouest.

« Les fameux monuments de Chéops et de Chéphren ne sont rien, dit-il, en comparaison de ces pics gigantesques. Les pyramides naturelles des Monts-Rocheux semblent un défi jeté à toutes les constructions. La main de Dieu en a jeté les fondements ; il a permis aux éléments de les façonner : elles proclament à travers les siècles sa gloire et sa toute-puissance »[1].

De là, il se dirige vers l’est par une gorge si étroite, qu’à peine le jour y peut pénétrer.

  1. Lettre citée.