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de la maison Saint-Stanislas, dont le rayonnement s’est étendu sur une grande partie du Missouri, dans l’Ohio, la Louisiane, les Montagnes-Rocheuses, et jusqu’aux extrémités occidentales de l’Amérique, ici s’établira un jour une pépinière de zélés missionnaires qui, puisse le temps n’en être pas éloigné ! se répandront parmi les différentes tribus de cet immense Territoire, pour y porter le flambeau de la foi ».[1]

Sans tarder, l’on se mit à l’œuvre. Missionnaires et Canadiens rivalisèrent d’ardeur. Quelques mois plus tard, la résidence était achevée, et prenait le nom de Saint-François Xavier.

Déjà le P. De Smet avait repris ses courses à travers le désert.

Ce qui caractérise son apostolat, c’est ce rôle d’initiateur, pour lequel il est admirablement doué. Il conçoit et mûrit les plans, choisit l’emplacement des nouvelles stations, en ordonne la disposition et en commence les travaux ; puis, dès que l’exécution offre moins de difficultés, il laisse à ses confrères la joie de voir l’œuvre se développer, et court à d’autres labeurs.

La fin de 1844, ainsi que les années 1845 et 1846, sont peut-être la période la plus féconde de sa vie. Sans cesse il sillonne le désert, allant d’une peuplade à l’autre, instruisant celle-ci, affermissant celle-là, créant en maint

  1. À François De Smet, 9 oct. 1844. — Le vœu du missionnaire ne devait qu’en partie se réaliser. L’éloignement des diverses stations, la difficulté des voyages, rendaient peu avantageux le nouvel établissement. Après quelques années, les Pères se retirèrent.