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certaine. « Quand on n’est pas encore digne de mourir, dit-il, on échappe facilement ».

Après une légère opposition de Mgr Dehesselle, évêque de Namur, les religieuses obtinrent l’autorisation désirée. Six d’entre elles furent désignées pour l’Orégon, et immédiatement se disposèrent à partir.

Mais comment exposer de faibles femmes aux mille dangers qu’offrait la traversée du désert américain ?… Le P. De Smet n’eut pas même la pensée de tenter pareille aventure. Malgré la longueur de la route, il préféra doubler le cap Horn, et entrer dans l’Orégon par le Columbia.

Un navire anversois, l’Infatigable, devait prochainement appareiller pour Valparaiso. Il traita avec l’armateur pour le transport des missionnaires jusqu’au terme de leur voyage.

Le départ eut lieu le 12 décembre.

Le brouillard et les vents contraires retinrent près d’un mois le navire sur l’Escaut. Les passagers surent mettre à profit leurs loisirs. « Tout va bien à bord, écrivait le P. De Smet. Bon capitaine, bon équipage ; les Sœurs tranquilles et contentes comme des anges, les Pères et le Frère pleins de courage. Nous vivons ici comme dans nos communautés. Tous travaillent. Le P. Vercruysse donne aux Italiens des leçons de français, et moi, je suis professeur d’anglais pour tous »[1].

Enfin, le 9 janvier, on put gagner la haute mer. Chacun dut « payer tribut à l’inexorable Neptune ». Mais la

  1. Lettre à Charles De Smet. — À bord de l’Infatigable, 25 déc. 1843.