Page:Pere De Smet.djvu/226

Cette page a été validée par deux contributeurs.

passé chez lui toute la journée, et dîné au milieu de sa famille patriarcale ».[1]

Toujours en compagnie de Mgr Hughes, le P. De Smet quitta Dublin pour Liverpool. De là il se rendit à Londres, puis en Belgique.[2]

Déjà le bruit de ses travaux s’était répandu dans ce pays. Depuis cinq ans, ses lettres tenaient les bienfaiteurs des missions au courant des progrès de la religion, chez les Potowatomies d’abord, puis chez les peuplades des Montagnes. Chacun se faisait une fête de le recevoir et d’entendre ses pittoresques récits.

Le 30 juillet, il est à Bruxelles. Il fait aux élèves du collège Saint-Michel une causerie sur les missions indiennes. Pour divertir son jeune auditoire, il introduit sur la scène un domestique déguisé en Peau-Rouge, et lui fait reproduire les attitudes, tantôt menaçantes, tantôt grotesques, des sauvages du Missouri, Des applaudissements répétés accueillent ce spectacle inattendu. Aucun n’est plus heureux que le P. De Smet : il a, tout en faisant connaître sa mission, procuré à des enfants une heure de franche gaîté.

Mais à peine jouit-il quelques jours de l’affection de sa famille et du commerce de ses amis. Il est venu en Europe chercher autre chose qu’un doux repos ou le facile succès d’un conteur d’aventures. Il lui faut des collaborateurs, pour aller au plus tôt reprendre dans l’Orégon l’œuvre évangélique. Dès les premiers jours

  1. Lettre à François De Smet. — Londres, 9 juillet 1843.
  2. Mgr Hughes devait profiter de son séjour en Europe pour recueillir des aumônes en faveur de son diocèse. Il fut introduit par le P. De Smet auprès de divers bienfaiteurs, notamment auprès de la pieuse reine des Belges, Louise-Marie, qui lui fit don d’une croix pectorale estimée 25  000 francs.