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Mais deux prêtres ne suffisaient pas à évangéliser une population de 200 000 âmes, répartie sur un territoire qui mesure près de 300 lieues de long sur 200 de large.

Apprenant que le P. De Smet venait d’arriver aux Montagnes avec cinq autres missionnaires, M. Blanchet s’empressa de lui écrire pour lui exposer les besoins de l’Orégon. « Jugez, disait-il en finissant, combien il serait à propos d’envoyer ici un de vos Pères avec un des trois Frères. À mon avis, c’est ici qu’il faut jeter les fondements de la religion dans ce pays ; c’est ici qu’il faudrait un collège, un couvent, des écoles ; c’est ici que le combat est engagé, et qu’il nous faut vaincre d’abord : ce serait donc ici qu’il faudrait établir une belle mission. Des postes centraux, les missionnaires iraient, dans toutes les directions, visiter les postes éloignés, et distribuer le pain de vie aux infidèles encore plongés dans les ombres de la mort ».[1]

Obligé d’aller, quelques mois plus tard, au fort Vancouver, pour le ravitaillement de Sainte-Marie, le P. De Smet put reconnaître par lui-même l’état des missions dans l’ouest de l’Orégon.

  1. Fort Vancouver. — 28 sept. 1841.
    Mac Loughlin appuyait en ces termes la demande de M. Blanchet : « Après une expérience de plusieurs années, je suis pleinement convaincu que le moyen le plus efficace de répandre, dans cette partie du monde, les doctrines de l’Église catholique romaine, est d’établir une importante mission chez les colons du Willamette et de Cowlitz. C’est en effet l’habitude des Indiens de se régler sur ce qu’ils voient pratiquer chez les Blancs… Si un de vos Pères, avec un ou deux Frères, pouvait venir porter secours à MM. Blanchet et Demers, jusqu’à ce qu’il leur arrive des renforts du Canada, ce serait pour la religion un immense avantage ». (Vancouver, 27 sept. 1841).