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Tous témoignèrent la même foi et la même piété qu’avant de recevoir le baptême. Quand on leur parla de confession, plusieurs voulaient qu’elle fût publique. En face des impénétrables mystères de l’Eucharistie, ils répondaient sans hésiter :

— Oui, Père, nous croyons de tout notre cœur.

Le grand jour fut fixé à la fête de la Pentecôte.

Pour donner à la cérémonie plus de solennité, les missionnaires, en habit de chœur et précédés de la croix, allèrent au-devant des néophytes. Silencieux, recueillis, la démarche grave, ceux-ci entrèrent à l’église. La sainteté du lieu, les nuages de l’encens, le chant des cantiques, ouvraient leurs cœurs à des émotions jusqu’alors inconnues.

L’heure vint du divin mystère. Agenouillés, les paupières baissées, les pauvres sauvages adoraient et rendaient grâces. Celui qu’on leur avait appris à aimer, Celui que leurs pères avaient tant désiré connaître, était devenu l’hôte de leurs âmes transfigurées.

Le printemps de 1842 vit se succéder les fêtes les plus touchantes. Alors furent célébrés pour la première fois dans les Montagnes le mois de Marie, la fête du Sacré-Cœur, la procession du Très Saint Sacrement.

Telle était la ferveur des Indiens, qu’on put dès lors en admettre un grand nombre à la communion fréquente. « Il y a des familles entières, écrivait le P. De Smet, qui ne passent pas un dimanche sans approcher de la sainte table. Souvent nous entendons vingt confessions de suite sans y trouver matière à absolution ».[1] Plus d’une fois, le prêtre vit l’hostie se détacher de ses

  1. Lettre au T. R. P. Général. — 15 août 1842.