chevaux ; les buffles mis en fuite par les Nez-Percés.
» Le 7. — Le froid est plus piquant, l’aridité plus triste, la neige plus embarrassante ; mais hier le repos a été sanctifié, aujourd’hui la résignation est parfaite. Confiance !
» Vers le milieu du jour, nous atteignons le sommet d’une haute montagne. Quel changement ! Le soleil luit, le froid a perdu de son intensité. Nous avons sous les yeux une plaine immense ; dans cette plaine, de bons pâturages ; dans ces pâturages, des nuées de buffles. Le camp s’arrête, les chasseurs se rassemblent, ils partent, et le soleil n’a pas encore achevé sa carrière que déjà 153 buffles sont tombés sous leurs coups.
» Il faut en convenir, si cette chasse ne fut point miraculeuse, elle ressemble beaucoup à la pêche qui le fut. Au nom du Seigneur, Pierre jeta ses filets, et prit 153 gros poissons ; au nom du Seigneur, le camp des Têtes-Plates eut confiance, et abattit 153 buffles. La belle pêche ! mais aussi, la belle chasse ! »
Aux Têtes-Plates s’étaient joints quelques Pends-d’Oreilles. Malgré les difficultés d’une existence nomade et les rigueurs de la saison, le P. Point trouva le moyen d’en instruire et d’en baptiser un grand nombre. Cependant la fête de Pâques approchait. Les chasseurs revinrent à Sainte-Marie. Le Samedi Saint, toute la tribu, réunie dans l’église de la mission, chantait le Regina cæli.
Le moment était venu de préparer les néophytes à la première communion.