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nom de Clarke, entretient dans cette région une étonnante fertilité. Richesse du sol, beauté des sites, proximité des autres tribus : autant d’avantages qui firent choisir cet endroit comme siège de la mission.

C’était le 24 septembre, fête de Notre-Dame de la Merci.

Le jour même, le P. De Smet fit élever au milieu du camp une grande croix. « J’aurais, dit-il, vivement désiré que tous ceux qui s’intéressent aux progrès de notre sainte religion fussent présents. Quelle n’eût pas été leur émotion de voir tous les Têtes-Plates, depuis le grand chef jusqu’aux plus petits enfants, venir pieusement coller leurs lèvres sur le bois qui a sauvé le monde, et prendre à genoux l’engagement de mourir plutôt mille fois que d’abandonner jamais la religion » ![1] Le premier dimanche d’octobre, fête de Notre-Dame du Rosaire, eut lieu l’inauguration solennelle de la mission. Elle fut mise sous le patronage de la Vierge et reçut le nom de Sainte-Marie.

L’heure est solennelle. Bientôt vont se renouveler, dans ces montagnes, les merveilles de la primitive Église. Comprenant que Dieu les a choisis pour la conversion de tout un peuple, les missionnaires se recueillent et implorent le secours d’en haut. « Comment ferons-nous, se demandent-ils, pour répondre à notre vocation » ?

Le plan d’évangélisation adopté par ces hardis apôtres mérite d’être étudié. Nous le trouvons exposé dans

  1. Au T. R. P. Général. — Fourche de Madison, 15 août 1842.