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Le départ eut lieu le 24 avril 1841.

À Westport, les missionnaires rejoignirent un groupe de soixante voyageurs. La plupart allaient chercher fortune en Californie. « Cette caravane, dit le P. De Smet, formait un curieux mélange d’individus ; chaque pays de l’Europe y avait son représentant ; seule, ma petite compagnie, composée de onze personnes, appartenait à huit nationalités différentes »[1]

Après quelques jours consacrés à se pourvoir de charrettes, de chevaux et de mulets, la petite troupe se mit en marche.

« J’espère, écrivait notre missionnaire, que le voyage sera heureux, car il a été bien traversé dès le début. Une charrette brûlée dans le bateau à vapeur ; un cheval qui s’échappe pour ne plus revenir ; un autre malade, que j’ai été obligé de changer avec perte ; des mulets qui prennent l’épouvante, et laissent une charrette après eux ; d’autres qui embourbent leur voiture… Déjà bien des dangers courus à travers des côtes escarpées, des ravins profonds, des marais, des rivières sans ponts, etc. »[2]

On devait, comme l’année précédente, longer la Nebraska jusqu’aux premiers contreforts des Montagnes. Le P. De Smet ne cesse d’admirer l’immense rivière dont les rives gracieuses font un heureux contraste avec le lugubre aspect du désert. « On se croirait, dit-il, transporté au moment où la création venait de sortir des mains de Dieu ».

  1. Lettre au P. Verhaegen. — Des bords de la Platte, 2 juin 1841.
  2. Lettre au P. Elet. — De la Rivière au Soldat. 16 mai 1841.