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aux Serpents. C’était un spectacle consolant que cette foule, composée des nations les plus diverses, suivant avec recueillement nos saints mystères. Les Canadiens entonnèrent quelques cantiques en français et en latin, tandis que les sauvages chantaient dans la langue de leur pays. L’office était vraiment catholique. L’endroit où il se célébra a été depuis appelé par les chasseurs « la plaine du saint sacrifice ».[1]

Le lendemain, on se sépara. Accompagné de son fidèle Flamand et des délégués des Têtes-Plates, le P. De Smet se remit en marche.

Après avoir franchi, huit jours durant, montagnes, rivières et précipices, il atteignit le camp des Indiens.[2] Têtes-Plates, Pends-d’Oreilles, Nez-Percés, étaient venus à sa rencontre à une distance de 800 milles. C’est au milieu d’eux qu’il allait goûter les meilleures joies de sa vie apostolique. Lui-même va nous les raconter.

« Déjà les perches étaient dressées pour étendre ma loge. À mon arrivée, hommes, femmes et enfants vinrent me donner la main et me souhaiter la bienvenue. Ils étaient au nombre d’environ 1 600. Les plus âgés pleuraient de joie, tandis que les enfants exprimaient leur contentement par des gambades et des cris d’allégresse. » Ces bons sauvages me conduisirent à la loge du grand

  1. Relation adressée aux Carmélites de Termonde. — ler mars 1841.
  2. Le P. De Smet passa alors tout près de la « Terre des Merveilles », devenue le Parc National des Américains. Toutefois, il ne connut ce pays que plus tard, et sur le rapport d’un autre voyageur. — Voir Lettres choisies, 1re série, p. 97.