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et allèrent visiter les missionnaires établis depuis un an chez les Potowatomies. C’est alors que le P. De Smet vit, pour la première fois, ceux dont il allait bientôt devenir l’apôtre. « Les larmes aux yeux, dit-il, ils me priaient de les accompagner. Ah ! si ma santé était un peu meilleure, j’aurais grande chance, cette fois, de remonter plus haut le Missouri. Il me semble que, si Dieu m’en jugeait digne, je donnerais volontiers ma vie pour voler au secours de ces Indiens».[1]

Quelques semaines plus tard, nos deux voyageurs sont à Saint-Louis. Ils se confessent à un Père du collège, puis vont à la cathédrale entendre la messe et recevoir la sainte communion. Mgr Rosati leur administre le sacrement de confirmation.

Après s’être longuement entretenu avec eux, le pieux évêque écrit au général de la Compagnie de Jésus. Il fait valoir les qualités des Indiens, et rappelle les démarches faites par eux, depuis huit ans, pour obtenir un prêtre. Sa lettre se termine par ces mots : « Pour l’amour de Dieu, mon Très Révérend Père, n’abandonnez pas ces âmes ».[2]

Ému d’un si pressant appel, le P. Général adresse au prélat une réponse favorable.

Enfin les Têtes-Plates touchent au terme de leurs vœux. Pierre Gaucher s’empresse de porter aux siens l’heureuse nouvelle, tandis que le Jeune Ignace reste au Missouri, pour servir de guide au missionnaire qui doit partir au printemps.

  1. Lettre à François De Smet. — Council Bluf f s, 29 oct. 1839.
  2. Saint-Louis, 20 octobre 1839.