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l’apôtre de la paix, donna plein succès à sa première négociation.

Très hospitaliers, les sauvages lui firent un accueil qui était de bon augure. « À mon arrivée, dit-il, les chefs et les guerriers de la tribu siouse des Yanctonais m’invitèrent à un festin. Tous étaient assis en cercle dans une grande loge ou tente de peaux de buffle. Chacun avait le menton appuyé sur les genoux, position que ma corpulence ne me permettait pas de prendre. Je m’assis donc, les jambes croisées, comme un tailleur sur sa table. Chacun reçut, sur un plat en bois, un gros morceau de chevreuil. Ceux qui ne peuvent venir à bout de leur portion sont autorisés à emporter le reste. C’est ce que je fis, et j’en eus assez pour deux jours ».[1]

Le repas fini, le missionnaire expose l’objet de sa visite. Il vient pour conclure une paix durable entre les Sioux et les Potowatomies.

Sans tarder, on discute les conditions. Par la force de ses raisons et la bonne grâce de ses manières, il a bientôt fait tomber les griefs qui divisaient les deux peuplades. Les Sioux consentent à enterrer la hache de guerre. Ils s’engagent à « couvrir les morts », en envoyant des présents aux enfants de leurs victimes, et promettent d’aller fumer avec eux le calumet de la paix. Profitant de ces dispositions, le Père parle de religion. Le soir même, il fait une instruction sur les principaux articles du symbole. Les jours suivants, il administre plusieurs baptêmes et bénit quelques mariages. Après avoir jeté dans cette peuplade les premiers

  1. À la Supérieure de l’orphelinat de Termonde. — ler juillet 1839.