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bouquets ils feraient pour leurs papas et leurs mamans !… J’ai une biche à grandes cornes, un cerf et un ours apprivoisés, aussi tranquilles et doux que l’est votre petit Fidèle, et qui me suivent partout dans les prairies. Eh bien ! si vous étiez tous avec votre oncle, dès que vos petites jambes deviendraient lasses, hop ! hop ! vous sauteriez à deux sur le dos de l’ours, vous avec Sylvie ; Clémence et Elmire sur celui de la biche ; la petite Rosalie monterait le petit cerf, et nous reviendrions chez nous au petit trot ».[1]

Chez le P. De Smet, la sensibilité n’a rien de commun avec la faiblesse. Aucune fatigue ne le rebute, aucun danger ne l’arrête, dès qu’il s’agit des intérêts de la mission.

Depuis deux ans, les Potowatomies vivaient dans des transes continuelles, sans cesse menacés par leurs terribles voisins, les Sioux du Missouri. Récemment encore, deux hommes de la tribu venaient d’être massacrés. L’avenir de la mission restait incertain, tant qu’on avait à craindre une de ces incursions meurtrières qui, en quelques heures, convertissaient un populeux campement en un champ de carnage et de mort.

Le missionnaire résolut d’aller, armé de sa foi, droit à l’ennemi, lui parler au nom de Dieu et lui imposer la paix.

Le 29 avril 1839, il s’embarque sur un bateau à vapeur qui remonte le Missouri. À bord, il retrouve deux Européens qu’il a connus à Saint-Louis, MM. Nicollet et

  1. 30 juillet 1839.