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faire instruire. Nous avons ouvert une école ; mais, faute d’une plus grande cabane, nous ne pouvons recevoir qu’une trentaine d’enfants. Deux fois par jour, nous faisons une instruction à ceux que nous préparons au baptême. Nous en avons déjà admis cent dix-huit, et j’ai eu la consolation d’en baptiser cent cinq.

» Le jour de l’Assomption ne sera pas de sitôt oublié parmi les Potowatomies. L’église où se célébra l’office divin était peut-être la plus pauvre du monde ; mais douze néophytes qui, trois mois auparavant, n’avaient aucune connaissance de la loi de Dieu, y chantaient la messe d’une manière vraiment édifiante. Le P. Verreydt prêcha sur la dévotion à la Sainte Vierge. Je fis ensuite une instruction sur la nécessité du baptême et les cérémonies qui l’accompagnent. J’administrai ce sacrement à une vingtaine d’adultes, parmi lesquels se trouvait la femme du grand chef.

» Après la messe, je bénis quatre mariages. Dans la soirée, nous fîmes visite à une des familles nouvellement converties. Tous étaient réunis pour remercier Dieu des grâces reçues pendant la journée. Et maintenant, ces braves gens parcourent le pays pour inviter leurs parents et connaissances à se faire instruire et à partager leur bonheur. Plusieurs femmes malades, dont les parents, encore païens, refusaient de nous appeler, se sont traînées à une distance de deux et trois lieues, pour venir nous demander le baptême avant de mourir ».[1]

Encouragé par les bonnes dispositions des sauvages, le P. De Smet se multiplie pour leur venir en aide.

  1. Lettre au T. R. P.  Général. — 1er déc. 1838.