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rien, en comparaison de ce qu’il avait souffert précédemment ».[1]

Au moment de quitter l’Europe, le P. De Smet annonçait ainsi son départ à sa famille : « Je dois vous écrire à la hâte, car il ne me reste que peu de temps… Après y avoir mûrement réfléchi, j’ai décidé de faire un second voyage au Missouri. J’espère y recevoir souvent de vos nouvelles ; je vous promets que vous ne manquerez pas des miennes… Embrassez mille fois pour moi le petit Charles ; je l’emporte dans mon cœur. Adieu pour deux ou trois années ».[2]

Partis du Havre le 26 septembre, les missionnaires débarquèrent à New-York le 26 du mois suivant. Trois semaines plus tard, ils arrivaient à Saint-Louis. L’accueil qu’on leur fit les dédommagea de leurs longues fatigues. À la joie qu’on manifesta de le revoir, le P. De Smet put juger des regrets qu’avait causés son absence.

Trois jours après, les nouveaux venus se rendirent au noviciat de Saint-Stanislas, près de Florissant. Le P. Verhaegen, supérieur de la mission, était en même temps maître des novices. Ce fut lui qui, le 29 novembre, admit de nouveau le P. De Smet dans la Compagnie. Heureux d’une faveur qu’il était venu chercher au prix de tant d’épreuves, celui-ci voulut consoler sa famille, en expliquant sa conduite :

« J’ose espérer, écrivait-il, que tout le chagrin et le mécontentement que mon départ subit aurait pu vous

  1. Relation de voyage adressée à M. De Nef. — Florissant, 28 déc. 1837.
  2. À François De Smet. — Le Havre, 25 sept. 1837.