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de nul effet pour l’esprit si la construction n’a pas prévu l’embellissement, si la forme première ne semble pas d’accord avec son accessoire, si enfin on s’aperçoit que deux volontés sans accord entre elles ont concouru à l’achèvement de l’ouvrage.

Plus nous aurons réussi à prouver qu’il n’y a rien d’indifférent dans le domaine des arts ; que le bon goût et les principes du beau doivent se montrer dans les plus petites productions de l’imitation, comme dans les plus importantes, et que de leur accord mutuel résultent leur force et leur succès communs, plus nous avons lieu de croire qu’on nous pardonnera d’avoir tenté, par la publicité que nous donnons aux détails d’ameublement qui composent ce recueil, de maintenir le goût qui nous a servi de guide.

Nous le répétons, notre intention est moins de produire dans cet ouvrage le fruit de nos travaux, que de concourir par notre exemple, à lutter contre l’esprit de mode qui dédaigne ce qui est parce qu’il a été, et contre l’esprit d’innovation qui n’admire que ce qui n’a pas encore été.

Ce n’est pas une aveugle admiration qui nous porte à vanter le goût et le style de l’antiquité, auquel nous avons tâché de conformer nos compositions. Si le concert de tous ces âges et de tous ces hommes éclairés s’accorde à donner le prix aux anciens, dans ce qui tient à l’imagination et au sentiment du vrai, et si nous professons hautement qu’ils sont en cela nos maîtres, nous reconnaissons en même temps que chez nous la science a souvent dédommagé des fautes de l’art. En fait d’exécution sur beaucoup de points les arts industriels des modernes