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ces objets de goût d’autre durée que l’intervalle de temps nécessaire pour leur trouver un goût nouveau qui les remplace.

Nous laisserons à tirer pour les autres arts d’imitation les conséquences qui peuvent les atteindre sous l’influence d’une telle domination. Mais personne ne contestera que l’architecture n’en doive être affectée la première et de la manière la plus directe.

Les modèles de cet art n’ont point dans la nature le positif, le réel et le matériel qui sont propres à ceux de la sculpture ou de la peinture ; et quoique les modèles sensibles de ces arts puissent toujours être atteints par l’esprit de mode, non pas en eux-mêmes, mais dans la manière de les voir et dans celle de les imiter, il arrivera cependant que les défauts d’imitation seront plus facilement dénoncés par le parallèle de la nature.

Mais ce qui dans la nature est le modèle de l’architecture réside dans une région abstraite et analogique qui n’est accessible qu’à l’intelligence, à la raison, au sentiment. L’architecture n’imite la nature qu’en faisant comme elle : ses raisons, ses convenances, ses rapports avec la fin proposée, sont les vrais modèles de cet art.

Faire tout par une raison, faire tout de manière que cette raison soit à découvert, et justifie l’emploi des moyens est le premier principe de l’architecture.

Cependant le premier principe de la mode est de faire autrement ; et non seulement ce goût ne se conduit dans les ouvrages par aucun rapport avec la fin de l’ouvrage, mais il se plaît le plus souvent à la contredire. Les formes ou les besoins du corps ne sont pas la