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PENSÉES DE MARC-AURÈLE.

sophie, c’est de faire en sorte que le génie qui est en nous[1] reste pur de toute tache et de tout dommage, plus fort que les plaisirs ou les souffrances, n’agissant en quoi que ce soit ni à la légère, ni avec fausseté ou dissimulation, sans aucun besoin de savoir ce qu’un autre fait ou ne fait pas, acceptant les événements de tout ordre et le sort qui lui échoit, comme une émanation de la source d’où il vient lui-même, et par-dessus tout, attendant, d’une humeur douce et sereine, la mort, qu’il prend pour la simple dissolution des éléments dont tout être est composé. Or si, pour les éléments eux-mêmes, ce n’est point un mal quelconque que de changer perpétuellement les

    lez-vous savoir ce que la philosophie promet à tout le genre humain ? De bons avis.» Épître xlviii, à Lucilius.

  1. Le génie qui est en nous. Voir plus haut, § 13.