trie ; tu ne t’étonneras plus désormais de tout ce qui arrive chaque jour, comme si c’étaient là des choses absolument inopinées ; et tu ne seras plus le jouet des événements.
II
Dieu voit les âmes toutes nues[1], et dépouillées de ces enveloppes charnelles, de ces feuillages et de ces impuretés qui les cachent. C’est par son intelligence toute seule[2] que Dieu touche aux seuls êtres qui soient émanés de lui, pour s’écouler et descendre dans leur condition actuelle. Si tu parviens en ceci à imiter l’exemple de Dieu[3] même, tu te débarrasseras de bien des agitations qui te déchirent ; car celui qui ne tient pas compte de cette masse de chair où il est plongé, ne s’inquiétera guère, à plus forte raison, d’un vêtement, d’une maison[4], de la renommée qu’il
- ↑ Dieu voit les âmes toutes nues. On ne peut dire mieux.
- ↑ C’est par son intelligence toute seule. C’est la seule idée qu’on puisse se faire de l’action de Dieu sur les créatures, qu’il a produites. Tout esprit, c’est par là qu’il agit sur les esprits secondaires auxquels il a donné l’existence.
- ↑ À imiter l’exemple de Dieu. C’est-à-dire, à voir ton âme et celle de tes semblables de la même manière que Dieu les voit, en écartant tout ce qui les entoure et les dérobe à la vue.
- ↑ D’un vêtement, d’une maison… De là, le profond dédain du philosophe, d’un Socrate par exem-