nement les uns pour les autres[1] ; mais, sous un autre rapport, je suis né pour être à leur tête, comme le bélier est à la tête des moutons, et le taureau à la tête de son troupeau. Pars encore de ce principe plus élevé que, si ce ne sont pas les atomes qui gouvernent l’univers[2], c’est la nature ; ce principe admis, il en résulte que les êtres inférieurs sont faits pour les êtres supérieurs[3], et que ces derniers sont faits réciproquement les uns pour les autres.
Secondement. Examine ce que sont les hommes dans tous les détails de la vie, à table, au lit[4], etc.
- ↑ Nous sommes faits certainement les uns pour les autres. Principe essentiellement stoïcien, et qui est le fondement même de la société humaine.
- ↑ Ce ne sont pris les atomes qui gouvernent l’univers. Comme le croyait l’Épicurisme. Marc-Aurèle combat toujours cette fausse doctrine, et il affirme énergiquement la providence, et l’intelligence infinie et toute-puissante, qui gouverne les choses.
- ↑ Les êtres inférieurs sont faits pour les êtres supérieurs. On pourrait tout aussi bien renverser ce principe ; et les êtres supérieurs peuvent sembler faits en vue des inférieurs, puisqu’ils doivent les diriger et les conduire pour leur bien.
- ↑ Secondement… à table, au lit. Voir
de catéchisme que se trace ici Marc-Aurèle. Les maximes qu’il se rappelle à lui-même au nombre de neuf lui représentent, comme il le dit, le chœur des neuf Muses ; et bien que quelques-unes de ces maximes puissent lui être personnelles, on peut aussi y trouver une utilité générale. La première se rapporte particulièrement à l’empereur ; mais, sans être empereur, on a toujours quelques subordonnés auxquels on commande et on doit donner l’exemple.
Quelle est ma position. La suite prouve qu’il s’agit des fonctions suprêmes dont Marc-Aurèle était revêtu.