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PENSÉES DE MARC-AURÈLE.

ble de rechercher son bien personnel, tel qu’on l’entend.

XVII

Pour un objet quelconque, on peut toujours se demander : « Quelle est son origine[1] ? De quels éléments est-il composé ? En quel autre objet changera-t-il[2] ? Et quand il aura changé, que sera-t-il devenu ? Quel mal subira-t-il[3] à changer ainsi ? »

XVIII

Premièrement[4]. Quelle est ma position[5] à l’égard des autres hommes ? Nous sommes faits certai-

    avant l’école stoïcienne, avait mis ce précepte en pratique, même en risquant de déplaire à ses concitoyens et de provoquer leur colère homicide. Sénèque, Traité de la tranquillité de l’âme, ch. III, fait un beau portrait de cette constance de Socrate, sous le règne des Trente.

  1. Quelle est son origine. Ces pensées sont un peu plus développées, liv. III, § II.
  2. En quel autre objet changera-t-il ? La mobilité des choses est un des phénomènes les plus frappants et les plus instructifs que nous offre le spectacle du monde. Et de là, l’indifférence que le Stoïcisme nous recommande pour la plupart des choses extérieures. La religion n’y contredit pas.
  3. Quel mal subira-t-il. L’optimisme stoïcien ne peut voir de mal dans les changements que le monde subit et qu’a réglés l’éternelle Providence. Voir plus haut, liv. VII, § 18.
  4. Premièrement. C’est un résumé de doctrine et une sorte