XXXVI
Dans la matière dont tout être est composé[1], il y a une partie qui se corrompt et se perd, liquide, cendre, os, humeur ; dans un autre genre, les marbres sont les coagulations de la terre ; l’or et l’argent y sont des dépôts, des sédiments ; les poils des bêtes sont notre vêtement ; le sang est de la pourpre, et ainsi de tout le reste. Le souffle même qui nous anime[2] est quelque chose d’analogue, puisque, venu de certains éléments, c’est en ces éléments qu’il se change lui-même.
XXXVII
Assez de cette vie de misère, assez de murmures, assez de grimaces dignes d’un singe[3] ! Pour-
- ↑ Dans la matière dont tout être est composé. La pensée de ce paragraphe n’a pas toute la clarté désirable. En somme, il se borne à cette assertion souvent répétée, que rien ne se perd dans le monde et que tout y est dans une perpétuelle transmutation.
- ↑ Le souffle même qui nous anime. Le souffle vital, sans parler du principe spirituel et raisonnable, dont les destinées sont tout autres.
- ↑ Assez de grimaces dignes d’un singe ! C’est la force du
un courage invincible, et la science de l’avenir. À peine sont-ils assez maîtres d’eux-mêmes pour ne pas pousser la témérité jusqu’à maudire la nature de ce que nous sommes au-dessous des Dieux, et non pas à leur niveau. » Des Bienfaits, liv. II, ch. XXIX.