qu’il se détourne jamais[1], avec aversion ni d’un homme quelconque, ni d’aucun de ces événements auxquels est soumise l’humanité, de façon qu’il regarde toujours chaque chose d’un œil bienveillant, qu’il l’accepte[2], et qu’il l’emploie selon la valeur qu’elle peut avoir[3].
XLIV
Ne cherche à jouir que du temps qui t’est présentement accordé[4]. Ceux qui poursuivent avec le plus d’ardeur une gloire qui doit leur survivre[5], feraient bien de penser que ceux dont ils l’attendent seront absolument semblables à leurs contemporains d’aujourd’hui, qu’ils ont tant de peine à supporter. Ceux-là aussi sont soumis à la mort ; et dès lors, quel intérêt peux-tu avoir à ce que leurs voix retentissent en ta faveur, et
- ↑ Sans qu’il se détourne jamais. Voir plus haut, liv. II, §§ 13 et 17.
- ↑ Qu’il l’accepte. C’est la résignation et la foi aux décrets de Dieu, recommandées également par la philosophie et par la religion.
- ↑ Selon la valeur qu’elle peut avoir. Aux yeux de la raison, qui l’a d’abord examinée avec le soin nécessaire. Voir plus haut, liv. III, § 11.
- ↑ Du temps qui t’est présentement accordé. Voir plus haut, liv. II, § 14.
- ↑ Une gloire qui doit leur survivre. Voir plus
cer avant tout de maintenir sa tranquillité parfaite, et son indépendance absolue du joug et du trouble des passions.