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PENSÉES DE MARC-AURÈLE.
essentiellement raisonnable et sociable[1]. La cité, la patrie, pour moi comme pour Antonin[2], c’est Rome[3] ; mais en tant que je suis un être humain, ma patrie, c’est le monde ; il n’y a de choses bonnes pour moi que celles qui sont utiles aux cités diverses[4] dont je fais partie.
XLV
Ce qui nous arrive est toujours pour le bien de l’ensemble. Il ne nous en faudrait pas déjà davantage. Mais en y regardant de plus près, tu verras que le plus généralement ce qui est utile à un individu l’est en même temps à bien d’autres. Et ici l’utile s’étend d’autant plus loin qu’il concerne les choses indifférentes et moyennes[5] de la vie.
- ↑ Raisonnable et sociable. Ce sont les deux caractères essentiels de la nature humaine et que toute l’antiquité lui avait reconnus.
- ↑ Comme pour Antonin. Souvenir pieux de Marc-Aurèle pour son père adoptif.
- ↑ C’est Rome. Pour les modernes, c’est Paris, Londres, etc. ; mais chacun de nous n’en a pas moins en outre la cité universelle, dont il est membre, comme Marc-Aurèle se faisait gloire de l’être.
- ↑ Aux cités diverses. La société particulière et la patrie, où l’on est né ; et le monde, dont on fait partie.
- ↑ Indifférentes et moyennes. Il n’y a que ce dernier mot dans le texte. L’expression n’est pas très-claire ; elle était probablement familière et spéciale à la doctrine stoïcienne ; mais elle reste obscure pour nous.
évidente et peut braver toute contradiction.