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PREFACE.

eſté écrites ces penſées. Et je croy qu’il n’y aura perſonne qui ne juge facilement par ces legers commencemens & par ces foibles eſſais d’une perſonne malade, qu’il n’avoit écrits que pour luy ſeul & pour ſe remettre dans l’eſprit des penſées qu’il craignoit de perdre, & qu’il n’a jamais revûs ny retouchez, quel euſt eſté l’ouvrage entier ſi Monſieur Paſcal euſt pû recouvrer ſa parfaite ſanté & y mettre la derniere main, luy qui ſçavoit diſpoſer les choſes dans un ſi beau jour & un ſi bel ordre, qui donnoit un tour ſi particulier, ſi noble, & ſi relevé à tout ce qu’il vouloit dire, qui avoit deſſein de travailler cet ouvrage plus que tous ceux qu’il avoit jamais faits, qui y vouloit employer