Page:Pensées de Gustave Flaubert 1915.djvu/94

Cette page a été validée par deux contributeurs.

un intérêt personnel, les choses vous échappent. Un bon cœur donne tant d’esprit.

Quand on réfléchit un peu sérieusement, on est tenté de se casser la gueule. C’est pourquoi il faut agir. Le livre qu’on lit a beau être bête, il importe de le finir ; celui qu’on entreprend peut être idiot, n’importe ! écrivons-le ! La fin de Candide « cultivons notre jardin » est la plus grande leçon de morale qui existe.

On n’arrange pas sa destinée, on la subit.

Quand on devient vieux, les habitudes sont une tyrannie..... Tout ce qui s’en va, tout ce que l’on quitte a le caractère de l’irrévocable, et on sent la mort marcher sur vous. Si à la ruine intérieure que l’on sent très bien, des ruines du dehors s’ajoutent, on est tout simplement écrasé.

Dans l’idéal que j’ai de l’art, je crois qu’on ne doit rien montrer de ses convic-