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le quart d’heure. Plus il ira, plus l’art sera scientifique, de même que la science deviendra artistique ; tous deux se rejoindront au sommet après s’être séparés à la base. Aucune pensée humaine ne peut prévoir maintenant à quels brillants soleils psychiques écloront les œuvres de l’avenir.

On n’écrit pas avec son cœur, mais avec sa tête, encore une fois, et si bien doué que l’on soit, il faut toujours cette vieille concentration qui donne vigueur à la pensée et relief au mot.

L’art est une représentation, nous ne devons penser qu’à représenter ; il faut que l’esprit de l’artiste soit comme la mer, assez vaste pour qu’on n’en voie pas les bords, assez pur pour que les étoiles du ciel s’y mirent jusqu’au fond.

Où est la limite de l’inspiration à la folie, de la stupidité à l’extase ? ne faut-il pas pour être artiste voir tout d’une façon différente de celle des autres hommes ?