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En littérature comme en gastronomie, il est certains fruits qu’on mange à pleine bouche, dont on a le gosier plein, et si succulents que le jus pénètre jusqu’au cœur.

Il ne faut pas regarder le gouffre, car il y a au fond un charme inexprimable qui nous attire.

La femme est un animal vulgaire dont l’homme s’est fait un trop bel idéal.

J’aime mieux un livre que le billard, mieux une bibliothèque qu’un café, c’est une gourmandise, qui ne fait jamais vomir.

Un cœur est une richesse qui ne se vend pas, qui ne s’achète pas, mais qui se donne.

L’existence, après tout, n’est-elle pas comme le lièvre quelque chose de cursif qui fait un bond dans la plaine, qui sort d’un bois plein de ténèbres pour se jeter