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son âme dans une région haute, loin des fanges bourgeoises et démocratiques. Le culte de l’art donne de l’orgueil ; on n’en a jamais trop.

Il n’y a rien de plus mélancolique que les beaux soirs d’été. Les forces de la nature éternelle nous font mieux sentir le néant de notre pauvre individualité.

Les guerres de races vont peut-être recommencer. On verra, avant un siècle, plusieurs milliers d’hommes s’entretuer en une séance… Peut-être aussi la Prusse va-t-elle recevoir une forte raclée qui entrait dans les desseins de la Providence, pour rétablir l’équilibre européen ? Ce pays-là tendait à s’hypertrophier, comme la France l’a fait sous Louis XIV et Napoléon. Les autres organes s’en trouvent gênés. De là un trouble universel. Des saignées formidables seraient-elles utiles ?

Les armées de Napoléon Ier ont commis des horreurs, sans doute. Mais ce qui les