Page:Pelloutier - Histoire des bourses du travail, 1902.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xii
fernand pelloutier

ralisants du pain quotidien et d’augmenter, par suite, sa part contributive à l’œuvre commune d’émancipation.

« Elles réclament la réduction de la durée du travail, la fixation d’un minimum de salaire, le respect du droit de résistance à l’exploitation patronale, la concession gratuite des choses indispensables à l’existence : pain, logement, instruction, remèdes ; elles s’efforceront de soustraire leurs membres aux angoisses du chômage et aux inquiétudes de la vieillesse en arrachant au Capital la dîme inique qu’il prélève sur le Travail.

« Mais elles savent que rien de tout cela n’est capable de résoudre le problème social ; que jamais le prolétariat ne sortirait triomphant de luttes où il n’opposerait à la formidable puissance de l’argent que l’endurance acquise, hélas ! par des siècles de privations et de servitude. Aussi, adjurent-elles les travailleurs demeurés jusqu’à ce jour isolés de venir à elles, de leur apporter l’appoint de leur nombre et de leurs énergies. Le jour (et il n’est pas éloigné) où le prolétariat aura constitué une gigantesque association, consciente de ses intérêts et du moyen d’en assurer le triomphe, ce jour-là, il n’y aura plus de capital, plus de misère, plus de classes, plus de haines. La Révolution sociale sera accomplie ! »

En 1896, l’Art social publie un travail intéressant de Pelloutier sur l’organisation corporative et l’anarchie. Il y établit la concordance qui existe entre l’u-