ment, soit aux nombreux articles du Dictionnaire philosophique qui traitent des divers « états » : Voltaire s’y montre tellement éloigné de toute prévention contre la démocratie, qu’il la considère comme le plus équitable des régimes.
Cependant ses préférences de philosophe pour le gouvernement républicain ne l’empêchent pas d’être monarchiste. Qui soupçonnait alors que la république pût, chez les Français, succéder si prochainement à la monarchie ?
Zaïre, musulmane en Turquie, disait qu’elle aurait été chrétienne en France et païenne sur les bords du Gange : semblablement, Voltaire, malgré son admiration pour la démocratie hollandaise, déclare à M. Van Haren que, né Français, il reste un fidèle sujet de son roi.
Notre esprit est conforme aux lieux qui l’ont vu naître.
À Rome, on est esclave, à Londres, citoyen ;
La grandeur d’un Batave est de vivre sans maître,
Et mon premier devoir est de servir le mien.
Aussi bien, distinguons la religion de la politique. Si chaque homme, selon Voltaire, doit se faire sa religion à soi-même, il semble, en matière politique, vouloir qu’on accepte le régime traditionnel de son pays ; Français, Voltaire accepta celui de la France, quitte à en combattre les abus et les vices. D’abord, la religion ne concerne que l’individu, et c’est affaire entre sa conscience et lui. Ensuite il peut y avoir dans un État plusieurs religions qui, également respectueuses des lois communes, ne fassent aucun tort à l’unité de cet État ; mais, quand divers partis sont en