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CHAPITRE IV

POLITIQUE

La politique, quelque intérêt qu’elle put avoir pour Voltaire, ne fut jamais son objet propre. Dans une lettre à Frédéric, il exprime le souhait que « les barbares Turcs » soient, pour le bien de la civilisation, « chassés incessamment du pays de Xénophon, de Socrate, de Platon, de Sophocle, d’Euripide ». Mais il ajoute aussitôt : « Je n’entre point dans la politique… La politique n’est pas mon affaire, je me suis toujours borné à faire mes petits efforts pour rendre les hommes moins sots et plus honnêtes » (nov. 1769 ; LXVI, 76). Rendre les hommes moins sots et plus honnêtes, c’était combattre la superstition, le fanatisme, l’intolérance. Quant aux réformes souhaitables dans le domaine de la politique proprement dite, elles devaient s’opérer d’elles-mêmes lorsqu’il y aurait chez les peuples moins de vices et plus de lumières.

Bien des fois Voltaire a raillé les écrivains de son