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CHAPITRE III

MORALE

Après avoir démontré l’existence d’un être suprême dans le second chapitre de son Traité de Métaphysique, Voltaire déclare qu’« il semble naturel de rechercher ensuite quelle relation il y a entre Dieu et nous, de voir si Dieu a établi des lois pour les êtres pensants…, d’examiner s’il y a une morale et ce qu’elle peut être, s’il y a une religion instituée par Dieu même ». Pourtant, ces questions « d’une importance à qui tout cède », il en diffère l’étude ; elles seront mieux à leur place, dit-il, « quand nous considérerons l’homme comme un animal sociable » (XXXVII, 298). Ailleurs, résumant d’un mot toute sa querelle avec les athées, il en indique expressément le point capital. « De quoi s’agit-il ?… de consoler notre malheureuse existence. Qui la console ? vous ou moi » ? (Dict. phil., Dieu, XXVIII, 388). Ce qui le préoccupe surtout dans la solution des problèmes métaphysiques, c’est l’intérêt social. Le moraliste chez lui se subordonne le métaphysicien. Dès 1737, il écrit en propres