Parnasse et n’en sont pas moins symbolistes. Elles n’ont ni la sèche rectitude d’une poésie formelle, ni l’inconsistance et la diffusion par lesquelles pèchent beaucoup des novateurs. À la fois musicales et plastiques, elles unissent harmonieusement l’Indécis au Précis[1].
Après M. Henri de Régnier, il faut citer au moins deux autres poètes de la même famille, Albert Samain et M. André Rivoire, celui-là mort il y a quelques mois, dans la pleine maturité du talent, celui-ci, qui, après ses Vierges, faisait récemment paraître un charmant recueil, le Songe de l’Amour.
Albert Samain a subi, comme M. de Régnier, J’influence des parnassiens ; mais ses maîtres directs sont Baudelaire et Verlaine. Il y a dans son premier livre des morceaux d’une rhétorique fastueuse :
Mon âme est une infante en robe de parade[2].
Ce qui domine pourtant, c’est un singulier mélange
de « baudelairisme » et de « verlainisme », tantôt
l’affectation de raffinements maladifs :
Fleurs suspectes, miroirs ténébreux, vices rares ![3]
tantôt, et plus souvent, le goût des « impressions
grises » :
J’adore l’imprécis, les sons, les couleurs frêles[4].