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Ire PARTIE — L’ART ÉGYPTIEN

Tout fait supposer que les nomades, moins capables de culture intellectuelle et de civilisation, menaient une existence comparable à celle des Esquimaux. Cependant, au fond des cavernes qui étaient pour eux des abris et des asiles plutôt qu’un lieu d’habitation régulière, ils ont laissé des harpons et des pointes de flèche ou de lance en silex éclaté et en os. On constate même que plus de vingt siècles avant Jésus-Christ, à l’époque aujourd’hui désignée sous le nom d’âge de la pierre, parce que la pierre était la seule matière première que l’industrie des hommes sût employer, déjà dans la vie des cavernes un curieux instinct du dessin s’est manifesté. Il en reste comme témoignages des silhouettes de bouquetins qui ont été gravées sur l’os avec la pointe d’un silex, dessins remarquables déjà par l’exactitude et par le mouvement naturel des figures.

Ces premiers essais de l’art du dessin représentent parfois, gravés sur des os, le soleil, la lune, certains animaux ; on y a même remarqué des sortes de caractères d’écritures. « La période primitive de la pierre éclatée et des débuts de la pierre polie paraît avoir duré très longtemps. Dans la plupart des contrées de l’Europe, notamment en Grèce et en Italie, elle s’est prolongée sans modifications sensibles, presque sans progrès, jusqu’à l’arrivée des Orientaux, Sémites et Aryas, porteurs de la grande civilisation. »

L’ARCHITECTURE EGYPTIENNE

L’art égyptien est la plus ancienne de toutes les manifestations de l’imagination humaine. Il se distingue par une sorte de majesté religieuse qui n’a été ni dépassée ni même égalée depuis. La grandeur des proportions est imposante,