c’est l’horreur du burlesque et de la caricature. Rien ne contribue davantage à gâter et à fausser le jugement que de se complaire au grotesque et de pousser la raillerie à fond de train. Cette plaisanterie à tout propos, cet esprit sans mesure et sans frein est tout le contraire de l’esprit.
En résumé, tous les beaux-arts poursuivent un seul et même objet : charmer l’esprit et non les sens ; élever les âmes en provoquant un tressaillement d’admiration sympathique ; réaliser cette formule absolue : « L’art pour le beau ; le beau par la vie et par l’aspiration au parfait. » Aussi les qualités d’esprit et de cœur développées par la culture du beau portent l’âme à un niveau supérieur ; elles rapprochent l’homme de Dieu.
Après avoir établi ces bases essentielles de l’esthétique et à la lumière de ces vérités générales, tout bon esprit saura répondre aux questions élémentaires de la critique. Ces questions, qu’il faut se poser à propos de toute œuvre d’art, se ramènent à trois :
1° Quel but s’est proposé l’artiste ?
2° Par quels moyens a-t-il cherché à l’atteindre ?
3° Dans quelle mesure y a-t-il réussi, et par suite quels sont ses mérites et ses défauts ?
Ainsi, tout esprit sérieux se trouvera en état de se livrer avec plaisir et avec profit à l’étude et à l’appréciation des chefs-d’œuvre de l’imagination humaine.