plus parfait de tous les arts est la poésie, l’art le plus rudimentaire est l’architecture.
Dans l’ordre de gradation croissante , la critique les classe ainsi : l’architecture, la sculpture, la peinture, la musique, la poésie.
En effet, l’architecture ne peut exprimer qu’un petit nombre de sentiments et ne dispose que d’un très petit nombre de moyens ; au-dessus d’elle est la sculpture, qui, par le relief, peut exprimer bon nombre de sentiments, mais dont les moyens d’expression sont encore très limités ; la peinture, ajoutant la couleur à la forme, est très riche et peut rendre tous les sentiments ; mais ces trois premiers arts ont l’inconvénient de produire des images fixes dont les effets sont simultanés, et qui sont comme cristallisées dans la matière.
Les deux arts supérieurs, la musique et la poésie, produisent des œuvres qui se développent, se meuvent et s’étendent, pour exprimer la variété infinie des émotions de l’âme.
La musique et la poésie n’offrent entre elles que cette différence : la poésie, moins vague dans son langage, est un perfectionnement de la musique, dont elle a le rythme, le nombre et l’harmonie, et dont elle complète l’effet par la parole ou manifestation de la pensée.
La poésie est donc le premier et le plus complet de tous les arts ; aussi son nom est-il l’éloge le plus flatteur qui puisse être adressé aux œuvres du statuaire ou du peintre ; par exemple, la critique a tout dit quand elle proclame la poésie de la Pieta de Michel-Ange, ou la poésie de la Sainte Famille de Raphaël.
La poésie est l’art par excellence, parce qu’elle emploie l’instrument le plus parfait pour l’expression de la pensée et du sentiment, c’est-à-dire le langage.
La musique mérite le second rang, parce qu’elle est aussi