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des problèmes et il l’encourage. Plus tard, elle écrit des mémoires, remporte des prix et vit entourée de quelques amis. Dans son milieu un peu restreint- elle est contente de la vie et des hommes.

On donne du génie à George Sancî. En littérature, Pap<préciation est plus difficile que dans les sciences. On a ou on n’a pas fait une découverte, résolu un problème. L’appréciation d’une œuvre littéraire ne comporte pas cette précision. « Le Compagnon du Tour de France » renferme des vues supérieures sur la société du temps et ses éléments de dissolution. L’originalité de George Sand apparaît dès son enfance ; elle a inventé une religion puérile et rend uî culte dans le parc de ses parents au dieu « Co- rambé », Au pensionnat, après avoir été assez indif fcrente en religion, elle se prend tout à coup de devenir une sainte et elle édifie tout le monde par sa piété insolite. Ces sentiments, étranges plutôt que supérieurs, ne sont cependant pas le lot commun. Le troupeau enfantin ne fait guère que subir ce qu’on lui impose : étude, religion, etc. Ses vrais sentiments sont ailleurs, au jeu, a la coquetterie. Le désir de vouloir atteindre à la sainteté est déjà la marque d’un besoin d’idéal tout à fait étranger aux âmes vulgaires. Cela ne saurait certes suffire pour qu’il soit permis de prédire le génie, mais c’est une marque d’originalité, son élément fondamental. George Sand se marie et pour quelques années elle semble tombée au rang d’une femme comme les autres. Enfin, à 27 ans, sa personnalité se réveille ; la jeune femme, telle la Nora d’Ibsen, brise ses liens et part emportant la malédiction parentale, se jeter dans la littérature. Elle mène alors une vie sexuelle que beaucoup lui ont reprochée, C’est que l’on prend