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vieillesse qui vient, la fuite irrémédiable du temps est le grand désespoir de l’homme supérieur.


II


La psychologie des sexes n’a été guère étudiée avec impartialité. La plupart des littérateurs qui par¬ lent de la femme ne cherchent qu’à exciter les sens, ils en font un être bizarre, fantasque, fourbe, me* chant (jui est en réalité l’exception du moins chez les femmes honnêtes. Les courtisanes faisant mar¬ chandise de leur corps et de leur âme s’appliquent à paraître telles que l’homme le désire et elles finis¬ sent par être en effet le personnage qu’elles jouent. Les études scientifiques ou soi-disant telles de la mentalité féminine ne sont guère plus sérieuses ; tou¬ jours ou à peu près le sentiment prime le désir de rechercher la vérité. Parfois 3e sentiment est favo* rable à la femme ; des féministes, telle C. Renooz, ont soutenu que la femme était supérieure à l’homme. Mats la plupart du temps le sentiment est misogyne, hommes craignant de perdre leur suprématie sociale, femmes voulant se donner le plaisir d’être clés excep¬ tions dans leur sexe. Tous, imbus des préjugés sécu¬ laires, redisent contre les aptitudes intellectuelles des femmes les mêmes arguments.

Cependant nous voyons les faits démentir peu à peu les préventions. Les femmes étaient déclarées impropres aux sciences, on ne leur concédait quel¬ ques aptitudes que dans la littérature. On ouvre aux femmes les universités et il se trouve qu’elles ne travaillent pas plus mal que les hommes, quelquefois mieux. Le misogynisme se retranche dans les sciences