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III

Dans l’enseignement des universités, une place beaucoup plus grande doit être donnée a la pratique. On peut actuellement devenir médecin sans savoir ausculter un malade, sans avoir jamais ouvert un abcès, fait une injection intra-veineuse, pratiqué une appli¬ cation de forceps, etc.

Lorsque, après six ans d’études, on s’ins¬ talle pour exercer, ou s’aperçoit qu’on ne Sciit a. peu près rien de ce qu’il faudrait sa¬ voir. Heureusement, les clients ne peuvent pas juger, on dissimule son ignorance et c’est sur eux qu’au fait peu à peu son ap¬ prentissage.

Sans verser dans le corporatisme de ceux qui voudraient que l’on supprimât de la mé- < ©ci ne les sciences accessoires et jusqu’à l’anatomie comme inutiles à la pratique, on pourrait créer dans les services hospitaliers des écoles d’examen des malades ou. sous la direction de jeunes maîtres ayant deux an¬ nées d’internat, les élèves puisent les con- nuissuüoes indispensables à un médecin pra¬ ticien.

Même mépris déjà pratique dans les facul¬ tés de sciences. Ou fait de la science une chose morte, livresque et psittacique. On passe quatre heures par semaine à manipu¬ ler et encore pas toujours. Chaque manipu¬ lation n’est faite qu’une fois. Tant pis si on a mal compris, si on a cassé son appareil, dé¬ truit sa matière, à la séance suivante il faut passer à autre chose, La préparation des exa¬ men se fait par bourrage intensif, le résultat c’est qu’au bout de quelques mois on a ou¬ blié presque tout ce qu’on avait appris.

Combien la chimie serait plus intéressante,, si on L’apprenait tout entière au laboratoire, Après avoir bien étudié dans un manuel le chlore et ses composés, par exemple, on passerait au laboratoire pour les préparer, vérifiant par la pratique ce qu’on vient de lire.