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II

Les esprits <1’avant-garde ont depuis bien des armées déjà, demandé la gratuite de ren¬ seignement secondaire. Jusqu’ici, ou ne les a pas é-coutés ; la réforme a été repoussée sous des prétextes fallacieux. La raison véri¬ table de ce relus est la crainte qu’a la bour¬ geoisie de voir le peuple s’instruire ; elle sait que la culture du prolétariat serait ;a fin de ses privilèges. Elle semble néanmoins aujourd’hui vouloir faire quelques conces¬ sions à cet égard. Perdant peu à peu sa vita¬ lité, les esprits d’élite lui font de plus en plus défaut et les progrès de ia connaissance se ralentissent. La classe dirigeante com¬ prend la nécessité de faire appel à des élé¬ ments nouveaux, pris dans les milieux po¬ pulaires.

Si elle réussit, peu de choses seront chan¬ gées, car la porte de la cullure intcJIecluelle ne sera qu entr ouverte aux pauvres ; le peu d’entre eux qui bénéficieront de Sa té- forme sera absorbe par la bourgeoisie et ne contribuera en rien à l’affranchissement gé¬ néral.. Seule une [‘évolution qui bouleverse¬ rait la société, comme a fait la Révolution russe, permettrait de réaliser la justice dans l’éducation.

Tous les enfants doivent être égaux devant lu culture intellectuelle , tes inégalités ne peuvent correspondre qu’aux différences d’aptitudes.

Les intelligences sont inégales. Dans l’ave¬ nir, sous Lin fluence d’une éducation plus soignée, il est plus que probable que i’iiléga¬ lité intellectuelle sera moins grande entre !es

hommes, mais elle persistera.

La détermination du degré d’intelligence des enfants par un examen anthropo-psychologique ferait plus de mai que de bien ; la science est encore dans l’enfance, les erreurs seraient énormes, autant que néfastes.