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La pitié envers les animaux rend pitoyable aux hommes ; les tueurs d’abattoir deviennent facilement des assassins. L’enfant qui se délecte à brûler vif un misérable rat, qui déniche les nids d’oiseaux, assomme les chats à coups de pierre deviendra un homme grossier et brutal dont les faibles auront à souffrir.

Les personnes qui secourent les chats perdus sont généralement bonnes ; la pitié n’est pas exclusive ; elle vibre à la souffrance d’où qu’elle vienne.

L’homme vainqueur dans la lutte pour la vie a chassé les bêtes de la terre. Partout où il s’est établi, elles ne peuvent trouver à vivre qu’avec sa permission. Ce serait la gloire de la civilisation de faire l’homme si fort qu’il puisse étendre sa protection jusque sur les bêtes dont il a pris la place.