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perdus, dit-on ; elle est certainement folle. Perdre son temps et son argent pour les animaux, dit un autre, est-ce assez stupide ; comme si cette femme ne ferait pas mieux de s’occuper des enfants.

Il est à noter que ceux qui parlent ainsi ne font rien ni pour les enfants, ni pour les bêtes. Le spectacle de la pitié pour les animaux bouleverse simplement leurs préjugés.

La façon dont on en use avec les chiens est barbare au plus haut point. Tout chien trouvé dans une rue parisienne est transporté à la Fourrière où on le tue. Les hurlements de ces animaux, torturés par la faim avant d’être sacrifiés font de la Fourrière un lieu d’horreur devant lequel on ne peut passer sans un serrement de cœur quand on n’est pas une brute. Elle fait penser aux cachots du Moyen-Age du fond desquels les gémissements des malheureux allaient frapper l’oreille du passant.

La “Société Protectrice des animaux ” donne quelque argent pour des refuges de chiens et de chats. Malheureusement les bêtes peuvent encore moins se défendre que les pauvres. Souvent les gens préposes a ces refuges tuent les animaux pour ne pas avoir à les nourrir.

D’abord les humains, dira-t-on. Évidemment d’abord les humains, mais penser aux hommes n’empêche pas de penser aux bêtes. Le chat que nous avons pris pour notre agrément, qui nous a charmé par sa grâce, ses caresses, il est cruel de le jeter à la rue lorsqu’ils cessé de nous amuser.

La société doit réparer la faute de ceux qui manquent de cœur et en avoir à leur place. En des refuges bien aménagés ou la multiplication serait empêchée, on donnerait aux chiens, aux chats, aux vieux chevaux une vie heureuse à peu de frais.