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Cependant la charité n’est organisée que très tard, alors que depuis longtemps les états ont pris en charge l’armée, la police, même renseignement ; la charité est laissée à l’initiative des individus et des collectivités bénévoles.

Durant le Moyen-Age, c’est l’Église qui se charge du soin des pauvres. Elle fait de la charité un ordre divin et les pauvres vont à elle comme à une protectrice. C’est surtout à la porte des Églises que s’accroupissent les mendiants, encore aujourd’hui. Les couvents recueillent les malades, les vieillards, les orphelins.

Chargée de ce service social l’Église revendique comme compensation sa part d’autorité et elle ne trouve jamais la part assez grande. Aussi dès que la République succède à la monarchie, elle s’applique à désaisir l’Église de l’assistance comme de l’enseignement,

C’est dans cet esprit qu’on entreprit la laïcisation des hôpitaux, des hospices, orphelinats, maisons de retraite etc… On comprenait d’ailleurs de plus en plus ce que Colbert avait déjà entrevu : à savoir que c’est la société elle-même concrétisée dans l’État qui doit prendre à sa charge les vaincus de la vie.

L’État cependant n’a pas encore trouvé aujourd’hui la force nécessaire pour se charger sérieusement du secours des malheureux. Nombre de vieillards, d’enfants, de malades, d’infirmes, de pauvres restent à la charge des églises et notamment, en France, de l’église catholique qui est la plus puissante.

La charité privée vient ensuite ; mais son rôle est très restreint, les dons des particuliers allant soit à l’État, soit à l’Église.