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nos qualités et nos défauts, les Allemands ont les leurs, les Anglais les leurs etc. Telle branche de l’activité humaine est plus développée chez nous ; telle autre est supérieure en Allemagne, telle autre en Italie. C’est par hasard que l’on naît Français, Russe, ou Espagnol et il est puéril d’être fier d’être de son pays. Les nations n’ont d’autre raison d’être que la nécessité de diviser la terre trop grande et c’est une aberration néfaste de prétendre que les hommes ont le devoir de se faire tuer pour que leur groupe ait la prééminence sur les autres.

La fécondité excessive est donc à combattre, quel que soit le pays où elle se produise. Le néomalthusianisme marque la progénérescence et non la dégéréreseence d’un peuple. Son existence dans une nation montre que les notions d’hygiène y sont répandues, même dans les couches profondes du prolétariat. Ces notions sont appliquées à protéger la vie des enfants qu’on laisse naître et aussi celle des adultes. Partout où la natalité est faible la mortalité l’est aussi.

À l’égard de la stérilité relative, les États-Unis sont en avant de la France ; c’est aussi un pays très civilisé ; le plus civilisé à certains égards ; on voit en lui l’avant-garde de l’humanité. Les nations tardigrades, au contraire, telles que l’Italie, l’Espagne, la Russie du tsarisme ont une natalité forte. Dans ces pays l’hygiène est déplorable ; le peuple croupit dans une sordide malpropreté.