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en russie communiste

débrouiller. Je ne veux pas coucher sur un banc de la gare : après tout je suis dans la capitale de la Russie et j’ai un peu d’argent ; je trouverai bien une chambre, que diable !

Les Italiens paraissent consternés de mon indiscipline ; mais je n’ai cure de leur opinion et je m’en vais.

La petite place est encombrée de marchands qui vendent des cigarettes, des pommes, du pain noir des poissons secs. Où aller, comment me diriger ? Je suis ici bien autrement isolée qu’en Allemagne, à peine si je puis lire le nom des rues à cause de l’alphabet russe et je n’ai sur moi aucune adresse, puisque j’ai tout brûlé en Lithuanie. Je regarde bien la disposition des rues car si je ne trouve pas d’hôtel il faut que je puisse au moins revenir à la gare. Je suis bientôt toute mouillée car il pleut.

Moscou est une capitale, mais la Russie n’est plus en régime capitaliste par conséquent il n’y a pas d’hôtels. Je dois me remettre sous la tutelle de mes compagnons, si odieuse me soit-elle devenue.

J’ai cependant un espoir. Dans une large rue, je vois une enseigne : chambres meublées.

J’ai pu la déchiffrer parce que je sais un peu de russe ; entrons.

Ce n’est pas facile d’entrer, pas de concierge, personne, enfin au fond d’une cour je trouve un escalier délabré. Au premier étage j’entre par la