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mon voyage aventureux

tombé. Le cocher nous désigne avec des remarques assez spirituelles, les statues des rois qui ornent l’avenue du Bois de Boulogne berlinoise.

Le « disciple » fait un jeu de mots sur le nom de l’endroit : « tiergarten », jardin des animaux. « C’est ici le jardin », dit-il, et (montrant les statues des rois), « voilà les animaux ! »

Je remarque que les employés allemands sont très consciencieux. Avant de me vendre une paire de bas, la vendeuse y passe la main pour s’assurer qu’ils ne sont pas déchirés ; en France on n’aurait pas ce scrupule. En revanche, quel bureaucratisme ; il faut aller payer avec sa fiche, apporter la fiche acquittée à l’enveloppeuse qui, alors seulement, vous abandonne le paquet.

Les restaurants sont très inférieurs aux nôtres. Rien d’analogue à nos « Chartier » et « Duval » parisiens où, pour une somme modeste on a un dîner bon à la fois et bien présenté, partout les saucisses et la choucroute servis à la diable sur un coin de table. Et comme les garçons sont lents, il faut plus d’une heure pour déjeuner.

Je vais quelquefois dans le bureau où on prépare mon départ, mais je m’y ennuie, personne ne parle le français sauf le chef qui a autre chose à faire qu’à m’entretenir ; une centaine d’hommes passent en un jour devant son bureau. Il y a bien aussi des employés, des dactylos, mais tout ce monde parle allemand.